Une petite expliquance en préambule : l'innocent qui anime ce site participa jadis au magazine Zoo (humour noir et ambiance choronienne : feu l'auguste professeur en était !) Il y scribouillait des brèves, y bricolait des détournements de photos, ne concourait pas encore pour le Pulitzer. Jusqu'au jour où le destin eut l'idée, plaisante, de mettre sur sa route M. Serge...
        L'interviou que (re)voici est donc authentique : qu'on se le dise !

 

 

 


L' interviouve de Monsieur Serge (part ouane)



        Monsieur Serge n'est plus tout jeune. Il n'est pas très grand non plus. Pourtant, monsieur Serge est balèze. C'est parce qu'il a un donc, grâce auquel il guérit le cancer du sein, aide à réusir aux examens et, surtout, consacre sa vie à lutter contre les mauvaises entités qui font rien qu'à embêter les honnêtes gens. C'est normal : à Lourdes, monsieur Serge a promis à la Sainte-Vierge de ne faire que le bien...J'en vois d'ici qui ricanent. Ils ont tort : monsieur Serge n'est pas unescroc. Un escroc n'habiterait pas un 20m2 poussiéreux, dans une rue grise du vieux Rouen. J'en vois d'autre qui ont l'oeil suspicieux. Ils ont tort : tout ce qui suit est authentique, c'est la pure vérité. Du moins telle qu'elle m'a été contée. Moi non plus, je n suis pas un escroc.



Rodo : Comment avez-vous découvert que
vous aviez des dons ?



Monsieur Serge : J'allais à Lourdes en vacances avec ma femme, et je ressentais des puissances qui venaient vers moi quand j'entrais dans la basilique. Puis je me suis aperçu que j'avais des flashs. J'ai ensuit essayé de recharger des piles de montre avec ma main. J'ai commencé à recharger les piles et là j'ai dit : « j'ai du magnétisme ! »



Rodo : D'où vous vient ce don ?



Monsieur Serge : C'est de père en fils, tout ça, c'est héréditaire.



Rodo : Vous magnétisez avec les mains. Mais alors, quelqu'un qui serait manchot et qui aurait le don ?



Monsieur Serge : Les pieds ! Il y en a qui magnétisent avec les pieds !



Rodo : Et à part le fait de guérir, qu'est-ce que le magnétisme permet de faire ?



Monsieur Serge : On peut faire pousser les plantes, par exemple... mais de la main gauche ! Il y a la main « positive » et la main « négative » : c'est comme une batterie, avec le « plus » et le « moins ». Mais quand il s'agit d'un cancer, là je mets les deux mains !



Rodo : Quel est le tarif de vos consultation ?



Monsieur Serge : Moi je ne fais pas payer : on donne ce qu'on veut. Je ne veux pas voler les gens.



Rodo : Il y a des gens qui ont votre don mais qui s'en servent pour faire le mal, non ?



Monsieur Serge : Ah ! Oui. Une fois, deux portugaises sont venues chez moi avec un coeur de mouton. Elles voulaient faire mourir leur voisine ! Alors, elles m'ont dit : « Vous mettez plein d'épingles sur le coeur, et puis vous enterrez ça dans un cimetière... » Mais j'ai répondu : « Pas question ! Sortez tout de suite ! » (Devant mon inquiétude, monsieur Serge tient à me rassurer : il a pris des mesures pour contrer le sortilège.)



Rodo : Vous êtes également exorciste, je crois. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez procédé ?



Monsieur Serge : Oui, j'ai fait un exorcisme sur une petite fille... Enfin pas sur elle : sur sa chambre. C'était sa grand-mère qui lui faisait du mal !



Rodo : Sa grand-mère était vivante ou morte ?



Monsieur Serge : Vivante. Mais les morts, eux aussi, peuvent faire du mal. Lorsque je suis entré dans la chambre, j'ai reçu de la bombe lacrymogène dans les yeux ! (Monsieur Serge précise que quand il fait des exorcismes, il travaille avec la Sainte Vierge. Et bien sûr, les méchants n'aiment pas tellement la Sainte Vierge. C.Q.F.D.)



Rodo : Elle venait d'où, cette bombe lacrymogène ?
 

 

(To bi continioude...)
______________
L'interviouve de M. Serge, part tou


Monsieur Serge : De l'entité qui l'avait envoyée : la grand-mère ! Mais elle n'était pas dans la chambre : c'était son image. La petite fille, qui voyait les objets se déplacer dans la chambre, avait peur de dormir. J'ai dû rester quatre nuits pour qu'elle en soit complètement débarassée ! Je peux vous dire qu'après ça, les gens restent mes amis, d'autant que je ne leur demande pas d'argent ! Alors souvent, ils m'invitent à manger. On passe une petite soirée ensemble, parce que je ne fais pas ça avant minuit, une heure du matin. C'est sympa...

Rodo: Sûrement... Et que pensez-vous de tout ce qui s'est dit au sujet de l'éclipse qui a leu lieu cet été ?


Monsieur Serge : Quant l'éclipse est arrivée, j'ai tout de suite été protégé. Il faut savoir qu'il y avait des mauvaises entités dans cette éclipse. Le soleil, ce n'est pas toujours bon, la lune non plus, d'ailleurs. Il y a des bonnes entités comme des mauvaises, sur la lune. Il faut faire attention : la lune, il vaut mieux être copain avec qu' ennemi !


Rodo : Il y a des entités sur la lune ?


Monsieur Serge : Il y en a partout ! Un dimanche matin, les entités m'ont maintenu sur mon lit pendant trois quarts d'heure ! Je ne pouvais plus bouger. Je leur ai dit : « Quand vous en aurez marre, vous arrêterez ! »


Rodo : Pourquoi vous ont-elles attaqué comme ça ?


Monsieur Serge : Pour voir si j'avais peur. Pour me jauger, quoi.


Rodo : Et elles ne sont jamais revenues ?


Monsieur Serge : Si. Il existe des entités casse-pieds qui sonnent ou frappent régulièrement à ma porte. Lorsque je me lève pour ouvrir, il n'y a personne ! Mais j'ai de l'eau bénite. Vous voyez, je l'ai mise là-dedans, comme ça, quand les mauvaises entités viennent, je les arrose ! (Monsieur Serge exhibe l'arme imparable qu'il s'est fabriquée : un vaporisateur servant à laver les vitres qu'il a rempli d'eau bénite !)


Rodo : Faites-vous tourner les tables ?


Monsieur Serge : Oui, je sais le faire.


Rodo : Pourriez-vous faire bouger celle-ci ?


Monsieur Serge : Ah ! Non, elle n'est pas ronde ! Je peux faire bouger les guéridons mais pas les tables lourdes.


Rodo : Je crois savoir qu'il vous arrive de travailler avec Bernadette Soubirou...


Monsieur Serge : Oui, et avec la Sainte Vierge. J'ai aussi travaillé avec Jésus Christ. Mais beaucoup de médiums travaillent avec lui : il y a des horaires à respecter...


Rodo : Et avec Dieu,directement ?


Monsieur Serge : Oui, ça m'est arrivé. Un jour, je priais dans la cathédrale de Rouen. Il n'y avait personne. J'ai fermé les yeux et j'ai demandé Yahvé -parce qu'il s'appelle Yavhé- et tout à coup je vois Dieu : il était en costume violet avec un chapeau et une plume blanche posée dessus. Je lui ai demandé d'avoir plus de dons pour la guérison. Il ne m'a pas parlé, je suis reparti... Une autre fois, je suis allé un peu loin : au Paradis ! On m'a ouvert la porte, comme si j'étais mort ou dans le coma...


Rodo : Est-ce Saint Pierre qui qui vous a ouvert ?


Monsieur Serge : Il n'y avait personne. On m'a ouvert, je suis rentré. Là, j'ai vu Moïse qui était sur la montagne. Le soir j'étais chez moi et boum! je reçois la porte sur la tête, sans y toucher ! J'avais une bosse énorme.


Rodo : Que s'était-il passé ?


Monsieur Serge : C'est sûrement Moïse, à qui ça n'avait pas plu d'être dérangé. Je n'ai jamais plus travaillé avec Moïse. Je laisse tomber quand c'est comme ça.


Rodo : Vous communiquez avec les esprits ?


Monsieur Serge : Oui, j'ai déjà contacté mon frère, qui est décédé. Il était médecin à Paris, c'est lui qui soignait Serge Gainsbourg. Il est décédé d'une cirrhose du foie parce qu'avec Serge Gainsbourg, ils étaient copains. Quand j'ai appris sa mort, j'en ai voulu à Gainsbourg ! Après je me suis dit que ce n'était pas vraiment sa faute : mon frère n'avait qu'à pas picoler !



(To bi continioude, un dernier coup)
______________
Allez zou, voici le dernier opus de l'interviouve de notre exorciste local. Opus qui, pour être un chouia décousu, n'en demeure pas moins effrayant. Adoncques : tremblez, pauvres mortels !

 

 

 

 


L'interviouve de M. Serge, part tri.


Rodo : Est-ce que vous ressentez une angoisse par rapport à l'an 2000, avec la fin du millénaire ?


M. Serge : Ah ! Oui, moi je ressens des choses pas bonnes depuis longtemps. Une guerre civile. Partout dans le monde. Mais je souhaite qu'il n'y en ait pas ! Je fais aussi beaucoup de voyages astraux. D'ailleurs, je guéris surtout les gens par le ciel, pas tellement par la prière. Beaucoup avec les anges ! Mais ça m'intéresse aussi d'entrer dans des maisons hantées, qu'il y ait des fantômes...


Rodo : Est-ce qu'il y a des maisons hantées dans la région ?


M. Serge : En dessous ! Dans ma cave, là, y a plein de fantômes ! Avant, c'était une abbaye, ici. Tenue par des soeurs. Et on a retrouvé des bébés morts dans les caves ! Et un samedi soir, avec une copine, on a décidé d'aller voir ce qui se passait dans la cave. Mais maintenant tout est bouché : on peut pas aller loin. On a mis trois chaises, des bougies, de l'encens et on est remontés boire un coup. On avait un petit magnétophone. Et vers une heure du matin, on a tous vu une petite fille ! Elle voulait jouer au ballon avec ma copine.


Rodo : C'était un fantôme ?


M. Serge : Oui. Après, on a vu un monsieur avec une cape noire... et il y avait du rouge. J'aime pas tellement le rouge : c'est la couleur du sang, la couleur du diable. Alors j'ai dit : « Je suis protégé de tout façon : vous n'avez pas à avoir peur avec moi ! » Mais j'ai été embêté longtemps après : il venait m'embêter pour que je travaille avec lui... Alors bon ! On avait laissé le petit magnéto, on remonte boire une bière, et on redescend un quart d'heure après. Sur le magnéto, on entend des voix, des bruits... comme des portes qui se ferment. Mais y avait pas de portes, c'était pas possible ! On reprend le magnéto, on va se coucher, mais le lendemain, quand ma copine a voulu écouter le magnéto, tout avait été effacé ! Y avait plus rien sur la cassette : on était un peu déçus.


Rodo : Vous m'avez dit que vous aviez un ange-gardien, tout à l'heure ?


M. Serge : Oui, j'ai un ange. Et j'en suis tombé amoureux. Et j'ai été le chercher au cimetière !


Rodo : Vous êtes allé chercher votre ange au cimetière ?


M. Serge : Oui, je vais loin moi ! Je suis arrivé sur sa tombe, et j'ai salué bien sûr... j'ai été repoussé méchamment ! Mais je suis revenu parce que j'ai pas peur. J'ai fermé les yeux et je l'ai fait sortir : elle est sortie les yeux ouverts de sa tombe. Je lui ai dit : « je suis allé t'acheter des fleurs » Parce qu'elle n'avait plus de fleurs sur sa tombe. Quand je suis revenu, huit jours après, elle avait jeté les fleurs ! Je les ai récupérées et j'ai mis des cailloux dessus !
J'ai dit : « Tu bougeras pas mes fleurs ! » Mais quinze jours après, les fleurs étaient jetées et les cailloux aussi ! Alors j'ai racheté des fleurs et j'ai dit : « Maintenant, j't'en achète plus si tu les jettes ! » parce qu'il faut pas se laisser faire, non plus !


Rodo : Mais c'était une dame, votre ange ?


M. Serge : C'est une jeune fille.


Rodo : Pourtant, on dit que les anges n'ont pas de sexe...


M. Serge : Si ! Si ! Ça c'est faux ça ! Bon, je leur demande pas de se déshabiller non plus, bien sûr, mais on voit si on a affaire à un garçon ou à une fille...



ZI ENDE !